Ne dites plus "salarié", dites "talent" - une analyse d'A. Vandevelde-Rougale

Une nouvelle analyse de Agnès Vandevelde-Rougale , spécialiste du langage du management et auteure de l'essai " La novlangue managériale, emprise et résistance" (Eres).
Un article instructif sur le blog "Les Echos - Start"
“Le discours de l’entreprise doit permettre à ses membres de s’y reconnaître. On parle donc de collaborateurs, de coéquipiers, de partenaires… Des travaux en sciences humaines montrent qu’à la faveur d’une évolution culturelle de la construction du groupe, on est passé de la notion d’équipe à celle de tribu”, explique t-elle. "Aujourd’hui, on utilise un vocabulaire qui aplanit les différences de grades...Ainsi, on ne parle plus de “ressources humaines”, expression anonyme voire réifiante, mais de “talent”. Objectif: valoriser les capacités du salarié, quel que soit son niveau. “

Il s'agit de "donner une dimension ludique au travail". Pour Agnès Vandevelde-Rougale, cela produit une atmosphère plus détendue, mais à double tranchant. “Les limites sont brouillées, et en cas de difficulté, cela peut poser problème. Quand la personne perd sa place dans l’entreprise, elle risque de perdre sa place dans le groupe. Au niveau socio-psychique cela peut affaiblir l’individu qui s’est trop investi… même si quand tout va bien on a l’impression de participer à une formidable oeuvre commune.”

Encore une fois le langage du management se renouvelle constamment et ses évolutions se répandent spontanément dans la société à l'affût de nouveauté.