Que faire du novlangue de l’entreprise ? par Jean-Paul Engélibert

Jean-Paul Engélibert, professeur de littérature comparée à l’université de Bordeaux 3, étudie les formes narratives contemporaines. C'est ainsi qu'il s'est intéressé depuis longtemps à la novlangue du management et son impact sur la littérature. Dans cet article récent du site Raison-Publique.fr -qui reprend largement un article de 2011- il explique que " L’emprise du travail sur la vie se poursuit dans la langue elle-même que l’entreprise instrumentalise à ses propres fins" et que "Les écrivains se trouvent face à la question de l’autonomie de la littérature dans une société où la langue est pliée aux exigences de la communication". Sur la forme il note que tout se passe "Comme si l’affrontement avec la novlangue répartissait les écrivains en deux catégories : ceux qui en jouent pour la démonter ironiquement (J.Ch. Massera, Caligaris, qui sont aussi des auteurs de théâtre) et ceux qui essaient de la traverser et passer au-delà, avec le regard du sage (la méditation finale de "Central", Beinstingel) ou de la tragédie (le chœur de "Nous étions des êtres vivants", N.Kuperman). Mais tous ces auteurs souscriraient probablement à l’idée qu’ils exposent dans leurs œuvres le fonctionnement d’une novlangue digne d’Orwell." 
Ces remarques sont évidemment applicables à la littérature dramatique.