"Qu'est ce que le digital labor" d'Antonio Casilli

Osons un peu de recul sur le travail demain face aux changements technologiques en particulier ceux dus à l'arrivée des plateformes numériques.
L'auteur du livre "Qu'est ce que le digital labor, INA éditions, 2015" (Antonio Casilli) se place sur un terrain qui est rarement évoqué quand on parle de la "révolution numérique", cette expression médiatique floue qui ne signifie pas grand chose en soi.
Ses recherches portent en fait sur le travail implicite: la problématique centrale de sa réflexion est que l’économie numérique serait largement basée sur le travail de l'ombre, le travail non déclaré et parfois non rémunéré. Il explique ainsi qu'en France, "l’institution-travail est encore soutenue par les charpentes théoriques du modèle salarial, qui assimile le travail au seul emploi formel" mais que maintenant on assiste à une érosion des prérogatives du salariat, à une éclipse de l'emploi ancré au lieu de travail, alors qu'apparaissent toutes sortes d’activités atypiques, non reconnues, mal rémunérées, de travail de l'ombre, de travail invisible et qu'on commence à en prendre conscience . Pb: le rapport qu'en font les médias est biaisé et ne suffit pas. Il s'intéresse aux trois principaux «écosystèmes d’usages numériques » : les plateformes de consommation collaborative, les services de micro-travail et les médias sociaux, voire à celui des objets connectés, qui n’a pas encore atteint sa masse critique.
On n'a pas fini d'entendre parler de ces thèmes, probablement, au-delà de l'analyse classique de l'impact de la robotisation et de l'automatisation